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Inspirante!

Sous un soleil radieux, l'UdeS réalise la plus majestueuse collation des grades en plein air au pays

Vue aérienne du stade lors du retournement des capes.
Vue aérienne du stade lors du retournement des capes.
Photo : Martin Blache

25 septembre 2008

Robin Renaud

Le stade extérieur de l'UdeS était paré de ses plus beaux atours et les pavillons de 51 nations battaient au vent pour célébrer les 3776 nouveaux diplômés venus de partout. Le soleil a percé, puis le ciel bleu s'est glissé entre les nuages qui se sont tenus cois. La journée fut splendide pour les 13 000 personnes rassemblées pour les diplômés de la cohorte 2008 qui ont été investis des couleurs de leur université, le vert et l'or. Jamais pareille foule n'avait été réunie dans cette arène plus habituée aux exploits sportifs. Rarement une telle émotion n'a traversé autant de cœurs alors que chacun partageait une passion singulière et plurielle pour l'institution qui a formé les leaders qui s'apprêtent désormais à façonner l'avenir.

Sous les clameurs d'une foule enthousiaste, les nouveaux diplômés des neuf facultés, revêtus de toges, sont arrivés des extrémités de l'aire de jeu pour ceindre une rose des vents rayonnant aux quatre points cardinaux. Au centre de cette étoile, le cortège d'honneur présidé par le recteur Bruno-Marie Béchard prenait place pour donner la mesure d'une cérémonie à la fois solennelle, digne et festive. Logé à l'ouest du stade, l'Orchestre symphonique de Sherbrooke donnait à ces moments une couleur grandiose.

Suivant le cérémonial réinventé en 2006, un crescendo d'émotions, ponctué de moments marquants, a donné aux diplômés et à leurs proches une collation des grades riche de sens et de souvenirs immortels.

Le recteur Bruno-Marie Béchard et le docteur d'honneur Alain Lemaire
Le recteur Bruno-Marie Béchard et le docteur d'honneur Alain Lemaire.
Photo : Michel Caron

«Ce grand rassemblement porte donc deux symboliques majeures : la diversité et la convergence, autant celles des domaines et des disciplines universitaires dans lesquelles vous évoluez que celles des provenances et des cultures symbolisées ici par les drapeaux de vos 51 pays d'origine», a déclaré le recteur dans son message aux diplômés.

Cette diversité s'était d'ailleurs exprimée de façon éloquente, dans les minutes précédant la cérémonie, alors que plusieurs témoignages de finissants de toutes les facultés étaient projetés sur les écrans géants du stade. Des diplômés venus d'aussi loin que la Polynésie française et le Maroc partageaient leur fierté de mériter leur diplôme de l'UdeS.

Dans son allocution, le recteur a aussi fait écho à la thématique retenue pour la collation des grades 2008 : «Marquer le temps vous invite à contribuer activement à la progression et au renouvellement de la société en y imprimant votre marque distinctive. Aussi, l'obtention de votre diplôme représente-t-il un aboutissement en même temps qu'un tremplin pour marquer notre temps.»

Se réinventer sans cesse

Des diplômés fraîchement investis de leurs nouvelles couleurs
Des diplômés fraîchement investis de leurs nouvelles couleurs.
Photo : Michel Caron

La cérémonie principale a été l'occasion de remettre les diplômes aux finissants ayant terminé leur doctorat et aux trois nouveaux docteurs d'honneur, Jean-Raymond Abrial en sciences, Philippe Bazin en médecine, ainsi que le chef de la direction de la papetière Cascades, Alain Lemaire.

Ému par une telle reconnaissance, Alain Lemaire a livré en toute simplicité un discours bien senti où il s'est adressé aux diplômés, soulignant les défis qui attendent leur époque : «En tant que chef d'entreprise, je peux vous confirmer qu'un monde de possibilités s'offre à vous. La décroissance démographique, le prochain départ à la retraite de toute une génération de bâtisseurs amène son lot de défis, et c'est grâce à vous que nous pourrons les relever.»

Admettant avec humilité son regret de n'avoir pas fait d'études universitaires, Alain Lemaire a rendu hommage aux membres de sa famille – ses parents et ses deux frères – qui ont été ses véritables mentors. «À leurs côtés, j'ai appris à être ingénieux à défaut d'être ingénieur. À être diplomate sans être diplômé. Puis notre mère m'a appris à devenir un homme d'affaires à défaut d'être un homme de lettres.»

Alain Lemaire a également rappelé le partenariat qui unit son entreprise et l'UdeS, Cascades ayant notamment été l'une des toutes premières entreprises à adhérer au régime coopératif, qui compte aujourd'hui plusieurs dirigeants issus de ce régime d'études novateur. Il a ajouté que le devenir de Cascades et de l'UdeS s'exposait à des défis semblables et à un contexte mondial extrêmement exigeant où toutes deux allaient devoir réaliser ce qu'elles font de mieux, soit se réinventer sans cesse.

Accueillis et à notre place

Loïc Nigen
Loïc Nigen

Au nom de tous les finissants et finissantes, le diplômé en génie civil Loïc Nigen a pris la parole. Avec aisance et émotion, il a fait valoir son sentiment d'appartenance à son alma mater. «S'il y a une fierté qui s'ajoute à celle d'avoir réussi nos études universitaires, c'est bien celle de les avoir vécues à l'Université de Sherbrooke, où l'on se sent tout de suite accueilli, accepté et à notre place.» Chaudement applaudi, il a poursuivi en saluant le travail des professeurs et chargés de cours puis a ajouté : «Le diplôme n'est pas l'aboutissement d'un rêve, mais bien une porte d'entrée vers la profession qu'on a choisie. Ça nous permettra d'influencer le monde selon nos valeurs et nos idéaux. Ça nous permettra de réaliser nos objectifs et nos rêves. Si tous ensemble nous continuons à travailler dans cette direction et si chacun s'efforce à faire sa part, sa petite différence, j'ai confiance que tous ensemble, nous allons continuer à faire évoluer le Québec et à faire avancer notre société vers un monde plus juste et plus humain.»

Un rituel intense

Le comédien Gilles Renaud livre un texte lyrique dans le stade.
Le comédien Gilles Renaud livre un texte lyrique dans le stade.
Photo : Christian Landry

Au terme de cette cérémonie réglée au quart de tour et sans temps mort, les diplômés se sont engagés dans le rituel d'investiture. Les finissants des neuf facultés ont été présentés par leurs doyens respectifs. Puis, d'une voix vibrante et solennelle, le grand comédien Gilles Renaud s'est adressé aux diplômés pour leur livrer un message haut en symbolisme : «Quoi que tu rêves d'entreprendre, commence-le. L'audace a du génie, du pouvoir, de la magie. C'est Goethe qui l'a dit. Ton rêve de savoir, tu l'as réalisé. Aie maintenant l'audace de tes ambitions, le courage de tes opinions, le plaisir de foncer et la satisfaction de t'accomplir!» Un duo de cantatrices a ensuite ravi l'assemblée et gonflé l'émotion avant que ne se déroule le clou de la cérémonie.

Dans un rituel hautement symbolique et unique à l'UdeS, le recteur a alors investi les diplômés des couleurs de l'institution. Au battement des tambours, dans un enchaînement cadencé en quatre temps, les diplômés ont retourné leurs capes noires pour couvrir leur toge de vert et d'or. En une fraction de seconde, la rose des vents qui trônait au centre du stade s'est ornée de huit pétales dorés formés par les milliers de diplômés enthousiastes. «Chers diplômés, vous comptez désormais parmi les ambassadeurs et les ambassadrices de notre grande institution. Avec le soleil, vous êtes aussi le plus beau cadeau qui soit pour votre recteur sortant. Que vos idées, vos actions et vos réalisations fassent maintenant progresser notre société et rayonner partout le vert et l'or!» a conclu Bruno-Marie Béchard.

Les cantatrices Marianne Lambert et France Caya durant le rituel d’investiture.
Les cantatrices Marianne Lambert et France Caya durant le rituel d'investiture.
Photo : Hendrik Hassert